Le centenaire de la Fiesta de los patios

Le centenaire de la Fiesta de los patios

Après une éternité sans avoir pu voyager en raison de la pandémie, nous avons profité de la Fiesta de los patios de Cordoue pour reprendre nos bonnes habitudes. La fête célébrait ses 100 ans du 3 au 16 mai 2021. Covid-19 oblige, des mesures sanitaires spécifiques ont été mises en place : affluence limitée à l’intérieur des patios, prise de température, désinfection des mains avant d’y pénétrer et masques obligatoires. Malgré la situation, le centenaire du concours a attiré très exactement 404 069 personnes !

Si vous êtes un grand fan de mon blog (et ça, j’en suis certaine), alors vous devez certainement savoir que nous y sommes déjà allés en mai 2017, le temps d’une journée. Nous n’avions pu voir que quelques patios :

  • Martín de Roa, 7
  • Martín de Roa, 9
  • San Basilio, 44
  • Postrera, 28
  • Martínez Rücker, 1
  • Encarnación, 11

En 2021, bien décidée à profiter pleinement de tous les patios dont j’avais envie, j’ai réservé une nuit dans un hôtel du quartier de l’Alcázar Viejo, là où se trouvent les cours intérieures les plus récompensées. Le pari a été plutôt réussi puisque nous avons pu en visiter 16 au total !

L’histoire du concours fleuri

La tradition d’ouvrir les patios cordouans au public remonte à 1918. Il faut cependant attendre 1921 pour que Francisco Fernández de Mesa, le maire de la ville, organise la toute première Fiesta de los patios officielle. À cette époque, seuls trois prix furent répartis entre les trois uniques participants de la première édition : 100, 75 et 50 pesetas, ce qui équivaut aujourd’hui à 60, 45 et 30… centimes d’euro. Non, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu. Les patios récompensés étaient, dans l’ordre : Empedrada, 8 ; Buen Pastor, 17 et Almanzor, 11. En raison du peu d’intérêt dont firent preuve les habitants, la municipalité patientera jusqu’en 1933 pour organiser la deuxième édition.

De nos jours, la compétition est très réglementée. Elle fait l’objet de la publication d’un bulletin officiel tous les ans au mois de mars. Pour pouvoir participer, les patios doivent répondre à des critères extrêmement précis. Une fois leur participation validée, ils concourent dans l’une des deux catégories suivantes :

  • Architecture moderne
  • Architecture ancienne

Respectivement, chacune de ces catégories attribue 8 prix. Le jury se réserve également le droit de décerner une mention d’honneur et quatre prix singuliers. La mention d’honneur souligne le grand niveau de qualité du patio au fil des éditions, alors que les prix singuliers récompensent la constance, l’effort et la motivation de leurs propriétaires.

Les récompenses financières octroyées aux vainqueurs sont aussi bien différentes de celles de 1921 ! Tout d’abord, il existe des prix de consolation. Leur montant varie en fonction de la catégorie du patio qui, elle-même, dépend de ses dimensions.

CatégoriesDimensionsRécompenses
APlus de 100 m24 140€
BEntre 81 et 100 m23 875€
CEntre 61 et 80,99 m23 610€
DEntre 41 et 60,99 m23 345€
EEntre 19 et 40,99 m23 080€
Le tableau des prix de consolation en fonction de la catégorie du patio

À la fin de cet article, vous pourrez retrouver un tableau récapitulatif des grands gagnants de ce 100ème anniversaire.

Les patios visités

Comme je l’ai mentionné auparavant, nous avons eu l’occasion d’en visiter 16 cette année. La Fiesta de los patios compte au total 6 parcours. Nous nous sommes concentrés sur les 3 suivants :

  • Alcázar Viejo
  • Judería
  • San Lorenzo

Postrera, 28 ❤

Définitivement notre patio préféré. Nous avons encore voté pour celui-ci lors du vote populaire organisé sur internet. Il fait partie des patios d’architecture ancienne (E). Il est vraiment petit mais c’est ce qui fait tout son charme. Nous l’avons visité à la tombée du jour et c’est pour cette raison que l’on n’apprécie pas très bien ses couleurs sur les photos.

Autre atout clé de Postrera, 28 : son propriétaire, Rafael. Il est très fier de vous faire découvrir sa cour, de vous raconter son histoire, de vous donner des détails et de vous parler de l’immense travail que représentent toutes ces fleurs dont il faut prendre soin tout au long de l’année. Par exemple, grâce à un travail colossal réalisé par Rafael, vous pouvez désormais admirer le sol original fait de galets qui était auparavant caché sous des centaines de kilos de béton.

Duartas, 2

C’est ici que nous avons logé pour la nuit, à l’hôtel dePATIOS. L’entrée se fait par une autre porte puisque la partie hébergement se trouve dans le bâtiment qui est accolé à la maison, mais la fenêtre de notre chambre donnait sur les pots de fleurs du patio.

Déjà récompensé quatre fois, il concourt dans la catégorie architecture moderne (E). Un petit recoin est dédié aux plantes aromatiques.

San Basilio, 40 ❤

Également connu sous le nom de « patio de la costurera » (patio de la couturière en français), cette cour intérieure d’architecture ancienne (D) possède une histoire particulière.

San Basilio, 40 ou le « patio de la costurera »

Après avoir participé à la compétition organisée en mai 1996, le patio est laissé à l’abandon et se détériore au fil des années. Très peinée par cette situation, « Araceli la couturière » – une habitante du quartier – décide de l’acquérir et de le remettre en état. Il a reçu un prix singulier lors de l’édition de 2016. En 2021, il fait sa grande entrée dans le top 8 en se plaçant à la 4ème position dans le classement final.

C’est l’un des plus jolis patios que nous avons eu l’occasion de visiter. D’ailleurs, si vous venez à Cordoue un jour, sachez que vous pourrez séjourner en plein cœur de ce jardin d’Eden puisque la « Casa de la costurera » se fera une joie de vous recevoir dans l’une de ses 4 chambres.

San Basilio, 22

Cette année, Ana de Austria Bogallo, la propriétaire, peut se vanter d’être à la tête du patio le plus visité du centenaire de la Fiesta de los patios.

Depuis 1979, ce dernier a concouru 40 fois et gagné 15 prix différents, dont celui de la 2ème place dans la catégorie architecture moderne (C) en 2010. Il aurait pu en comptabiliser bien d’autres s’il n’avait pas été contraint de fermer ses portes pendant un certain laps de temps dans les années 90 pour cause de travaux de réhabilitation.

San Basilio, 15

La maison a été reconstruite en 1993 sur un terrain qui abritait autrefois une ancienne taverne. De celle-ci, on peut encore apercevoir quelques restes archéologiques et des ferrures. Son sol en marbre blanc lui confère une grande luminosité que peu de patios possèdent. Il concourt dans la catégorie architecture moderne (E).

Dans l’entrée se trouve une collection de pierres de cristal de roche qui ont été récupérées dans les montagnes des environs de Cordoue.

San Basilio, 14 ❤

Titulaire de nombreux prix, dont celui de la 1ère place en 1999 dans la catégorie architecture ancienne (D), le patio situé au numéro 14 de la rue San Basilio conserve de nombreux éléments d’époque. En témoignent les uniques toilettes que se sont partagées jusqu’à 6 familles, l’étroite cuisine commune ou encore le lavoir.

San Basilio, 14 et ses 600 pots de fleurs

Plus de 600 pots de fleurs recouvrent les 4 murs de cette cour intérieure. Vous pourrez notamment y admirer des géraniums en tout genre, de la monstera (ou Côte d’Adam), des asperges sauvages, des fougères ou encore du chlorophytum comosum.

Et si jamais vous vous demandez pourquoi le sol de ce patio est fait de ciment : c’est une demande spéciale faite par les dames âgées, anciennes habitantes de ce lieu, au propriétaire de l’époque. Le sol était alors recouvert de pavés et elles craignaient de tomber.

Martín de Roa, 7 ❤

Martín de Roa, 7, tout comme Martín de Roa, 9 avec qui il partage une entrée commune, est un patio emblématique de la ville de Cordoue qui a reçu de nombreuses distinctions. De ce fait, ils sont tous les deux très prisés par les visiteurs. J’avais suggéré l’idée d’y aller le samedi matin à l’ouverture, à 11h30. Prévoyants, nous sommes arrivés à 11h15 et nous avons attendu… plus d’une heure en plein soleil pour y entrer.

Par la suite, nous avons compris la raison de cette immense file d’attente : les résultats du concours venaient d’être publiés. Martín de Roa, 7 a remporté la mention d’honneur du jury.

Martín de Roa, 7 – Mention d’honneur de l’édition 2021

Malgré l’attente, le jeu en vaut la chandelle. Le patio a reçu de multiples prix, dont 3 fois le 1er prix dans la catégorie architecture moderne (C) : en 1988, en 2017 et en 2019.

Ici, les pots de fleurs ne sont pas peints. D’ailleurs, si vous regardez bien, certaines plantes poussent dans de grosses boîtes de conserve. Pour garder en mémoire que, fut un temps, une conserve de gelée de coing pouvait avoir mille usages, dont celui d’accueillir de la terre et des plantes.

Martín de Roa, 9 ❤

L’un des plus primés de Cordoue. Élu 5 fois grand gagnant dans la catégorie architecture ancienne (A), Martín de Roa, 9 compterait plus de 1 500 pots de fleurs !

Dotés de très hauts murs recouverts de chaux blanche et de centaines de pots de géraniums, vous risquez de vous sentir tout petit au milieu de toutes ces fleurs dans les tons roses/rouges.

Maese Luis, 22

1er prix d’architecture ancienne (E) en 2011 et en 2016, ce patio se distingue notamment par ses grandes fougères, par ses nombreux géraniums ainsi que par son citronnier. On suppose que la maison située au numéro 22 de la rue Maese Luis date des années 1700.

Le rez-de-chaussée de cette maison donne sur un atelier de céramique qu’il est également possible de visiter.

Maese Luis, 4

Il concourt dans la catégorie architecture moderne (C) et a déjà reçu un prix singulier en 2019. Le patio est entouré d’une galerie d’arcades et une fontaine ronde trône en son centre.

Maese Luis, 4 et sa nature verdoyante

Il est un peu particulier puisqu’il s’agit de l’unique patio de briques apparentes de la compétition. De plus, il est presque intégralement composé de plantes vertes, bien que de la couleur commence doucement à y faire son apparition.

Julio Romero de Torres, 15

C’est sa toute première participation à la Fiesta de los patios du mois de mai. En effet, il a ouvert ses portes lors de l’édition spéciale qui a eu lieu en octobre 2020. Il s’agit d’un patio d’architecture ancienne (D) qui abrite, entre autres, un magnifique figuier entre ses murs. On y trouve aussi un citronnier, un jasmin et quelques plantes médicinales.

Petite particularité toute mignonne : il possède trois briques de confection islamique avec des empreintes de pattes de chat. Un félin qui n’avait sans doute rien trouvé de mieux à faire que de marcher sur de l’argile pas encore cuite.

Martínez Rücker, 1 ❤

Récompensé par 3 mentions spéciales et un prix singulier, Martínez Rücker, 1 se trouve à seulement quelques pas de la Mosquée Cathédrale de Cordoue. Le patio est d’architecture ancienne (B) et est actuellement partagé par 7 familles qui y vivent.

Vigne et rosier grimpants ornent les murs de la cour intérieure en plus des hortensias, des fougères, des œillets et des pétunias.

San Juan de Palomares, 11 ❤

Gros coup de pour ce patio du quartier de San Lorenzo, malheureusement hors compétition. Présenté pour la toute première fois en 1933, il a reçu près de 40 récompenses : 12 fois le 1er prix, 5 fois le 2ème prix ainsi que toutes les distinctions possibles du concours de la Fiesta de los patios.

Il ne fait pas partie des sélectionnés puisqu’il s’agit d’un patio dit institutionnel : depuis le décès de sa propriétaire en 2003, il n’est plus habité. Le lieu a été racheté en 2009 par Vimcorsa, une entreprise municipale qui gère les logements de la ville. Actuellement, il accueille le siège de l’association des concierges de patios « Claveles y Gitanillas » (oeillets et géraniums lierre en français).

San Juan de Palomares, 11 a été amputé de l’un de ses éléments emblématiques : son gigantesque palmier. Il a dû être coupé récemment à cause d’une invasion de charançons rouges, une espèce d’insectes qui s’attaque exclusivement aux palmiers.

San Juan de Palomares, 8

D’architecture moderne (E), il a été placé 2 fois à la 4ème place du classement, une fois à la 5ème place et a reçu la mention d’honneur en 2013, ainsi que de très nombreux prix de consolation. Un beau palmarès pour une première participation qui remonte seulement à 2006.

Dès les premiers instants, notre regard est tout de suite attiré par la fontaine placée au fond de ce patio de forme rectangulaire. Ce point d’eau est magnifiquement mis en valeur par la végétation qui l’entoure. Gabriel Castillo Prieto, le propriétaire, a effectué de nombreux travaux suite à l’acquisition de la maison, en 2005. C’est grâce à lui que les visiteurs peuvent de nouveau admirer le sol en galets, typique des patios cordouans.

Alvar Ramírez, 11

Il se présente au concours depuis 2007. D’architecture moderne (D), il a déjà été récompensé par plusieurs prix : 2 fois 7ème lors des éditions de 2016 et de 2017. Un puits, surmonté d’un petit toit et décoré avec l’image de Saint-Raphaël, accueille de nombreux pots de géraniums.

Ouvrez l’oeil ! Sur un pan de mur à côté de la fontaine, une plante a complètement pris possession de son pot.

Trueque, 4 ❤

Nous avons également eu un gros coup de pour ce patio hors compétition qui est l’un des plus récompensés de l’histoire du concours municipal, tout comme San Juan de Palomares, 11. La mairie de Cordoue l’a sauvé d’une destruction certaine et a choisi d’y installer le Centre culturel de la Fête des Patios. Le musée qui lui est dédié se compose de 8 salles et d’un atelier.

Trueque, 4 et ses mille couleurs

Le patio est aussi connu sous le nom de « patio de Carmela », du nom de sa propriétaire : Carmen Montilla, décédée en 2005 à l’âge de 82 ans. Elle lui a dédié plus de la moitié de sa vie et a même continué à en prendre soin depuis son fauteuil roulant.

La cour est notamment célèbre pour son puits d’inspiration arabe qui trône en son centre et qui fonctionne toujours de nos jours !

Qui sont les grands gagnants des 100 ans de la Fiesta de los patios ?

Voici la liste complète des 8 gagnants des catégories architecture moderne et architecture ancienne :

ClassementArchitecture moderneArchitecture ancienneRécompense
1ère placeParras, 5Marroquíes, 63 000€
2ème placePlaza de las tazas, 11Tinte, 92 500€
3ème placeMartín de Roa, 2San Basilio, 442 000€
4ème placeChaparro, 3San Basilio, 401 500€
5ème placePastora, 2San Basilio, 141 500€
6ème placeDuartas, 2Isabel II, 11 500€
7ème placeSan Juan de Palomares, 8Parras, 61 000€
8ème placeSan Basilio, 20Maese Luis, 221 000€
Les gagnants de l’édition 2021

La mention d’honneur a été décernée à Martín de Roa, 7 qui remporte 4 000€. Quant aux quatre prix singuliers, ils ont été attribués à : Céspedes, 10 – Martínez Rücker, 1 – Zarco, 15 et Frailes, 6 qui se partagent 2 400€ (soit 600€ chacun).

Cadix

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La place de l’Hôtel de Ville de Cadix

Cadix est la capitale de la province andalouse du même nom. C’est l’une des plus anciennes villes de l’Europe de l’Ouest. C’est une presqu’île située sur la côte Atlantique de l’Andalousie. Difficile d’accès en raison de l’absence d’un aéroport proche qui la dessert, Cádiz n’est pas la ville la plus visitée de la région. Et pourtant…

Nous avons passé deux jours à Cadix. Nous avons séjourné à la Pensión Cádiz, une petite auberge au coeur de la ville.

Le bâtiment extérieur ne paie pas de mine mais l’auberge se trouve dans un immeuble ancien et l’intérieur est très joli, bien décoré. Pour 50€ la nuit à deux, on ne pouvait pas demander mieux.

Un peu d’histoire

Après la traversée transatlantique de Christophe Colomb en 1492, les flottes des Indes espagnoles qui rapportaient les trésors du Nouveau Monde utilisèrent Cadix comme port de rattachement et la ville devint une des plus riches villes d’Europe.

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L’océan Atlantique et ses marées

En 1812, la première Constitution espagnole est promulguée à Cadix.

La Caleta

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La plage de la Caleta

Le James Bond « Demain ne meurt jamais » a été tourné à Cadix. La plage de la Caleta a été un décor clé dans le film. C’est d’ailleurs l’unique plage du centre-ville. Sable fin et blanc, mouettes, marée, etc. elle a tout de la plage parfaite.

La cathédrale

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La cathédrale de Cadix

La cathédrale de Cadix domine la ville. Impossible de la louper avec son dôme recouvert de tuiles ocres. Sa construction dura 116 ans, c’est pour cela qu’elle mélange deux styles différents : le baroque et le néoclassique.

La Torre Tavira

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Vue depuis la Torre Tavira

Haute de 45 mètres, la Torre Tavira offre une vue à 360° sur la ville. Située sur la partie la plus haute de la ville, c’est l’ancienne tour de vigie du port de Cadix.

L’entrée coûte 5€ pour les étudiants (6€ en tarif normal). La visite vaut vraiment la peine d’être faite. De plus, la Torre Tavira dispose d’une chambre noire qui permet de voir la ville en temps réel. Un guide nous en fait faire « le tour » et nous en explique l’histoire.

Cadix, en vrac…

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La fête des patios de Cordoue

La Fiesta de los patios a lieu tous les ans au mois de mai depuis des années. En effet, les habitants de Cordoue ont commencé à ouvrir les portes de leurs patios en 1918. Cette fête est inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2012. Durant une dizaine de jours, des particuliers ouvrent le patio de leur maison au public afin de concourir au titre du plus beau patio de Cordoue.

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Postrera, 28

Qu’est-ce qu’un patio ?

Les conditions météorologiques à Cordoue étant peu clémentes – notamment en été (temps sec et très chaud) – les habitants de la ville, les romains puis, plus tard, les musulmans, ont adapté les maisons afin de centrer les pièces de vie autour d’un patio. Historiquement, les patios comportaient une fontaine en leur centre et un puits afin de récupérer les eaux de pluie. Les musulmans réadaptèrent ce schéma en ajoutant une abondante végétation afin d’augmenter la sensation de fraîcheur au sein des patios.

La Fiesta de los patios

Nous sommes donc allés à Cordoue pour admirer les patios fleuris. Il faut savoir que les patios sont ouverts au public gratuitement de 11h à 14h et de 18h à 22h. En y allant un lundi, on pensait être tranquilles: raté. Le matin, il y avait foule pour voir les patios! Entre 11h et 14h, on n’a pu en voir que 3 en 3 heures. Les gens attendaient leur tour parfois en plein soleil. Lundi, il a fait jusqu’à 38°C, sans un brin de vent. L’éventail était de mise mais cela n’a pas empêché quelques malaises dans les files d’attente.

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San Basilio, 44

Les propriétaires des patios sont très gentils et tous très contents de nous accueillir pour nous montrer leur chef-d’oeuvre. Car, oui, ç’en est un! Certains patios comportent jusqu’à 1 500 pots de fleurs! L’accès aux patios est gratuit, cependant, vous pouvez laisser un petit quelque chose aux propriétaires pour les remercier et les encourager.

Le matin, nous avons vu 3 patios dans le quartier de l’Alcazar de Cordoue:

Calle Martín de Roa, 9

C’est le premier patio que nous avons visité. En réalité, il donne accès à deux patios distincts. Le patio avec le plus de pots de fleurs que nous ayons vu. Il paraîtrait qu’il en compte près de 1 500!

Calle San Basilio, 44

C’est un joli patio mais il y avait beaucoup de monde, il était difficile d’y circuler.

Calle Postrera, 28

Mon patio préféré! C’est d’ailleurs pour celui-ci que j’ai voté. C’est un tout petit patio, peu de monde s’y bouscule mais c’est de loin un des plus beaux. Tous les pots de fleurs de ce patio sont bleus.

Après ces visites, il a fallu « tuer le temps » pendant plusieurs heures afin d’attendre la réouverture des patios à 18h. Nous en avons profité pour aller à la Mezquita.

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La Mosquée Cathédrale de Cordoue

À 18h, nous voici reparti pour un tour, prêts à affronter – de nouveaux – des files d’attente interminables. Mais surprise: il n’y a presque personne! On attend à peine quelques minutes avant d’accéder aux patios. Nous avons eu le temps d’en voir 4 (dont un hors concours) en moins de 30 minutes. Voici les deux patios les plus chouettes:

Calle Encarnación, 11

Mon deuxième patio préféré! Dans les tons de rose, ce tout petit patio est centré autour d’une fontaine remplie de pétales de fleurs. C’est également le seul patio que j’ai vu avec des azulejos aux murs.

Calle Martínez Rucker, 1

Cette fois-ci, un peu de changement, les pots de fleurs sont verts! Sur le panneau qui indiquait le patio dans la rue, on y voyait la photo d’un chat. Ce qui m’a fortement incité à y entrer. Malheureusement, pas de chat à l’horizon mais le patio était superbe!

Est-ce que ça vaut le coup d’y aller ?

Oui! Mille fois oui. Malgré les files d’attente du matin, la chaleur et les gens énervants, je ne regrette certainement pas d’y être allée. C’est vraiment quelque chose à faire et à voir.

Le Caminito del Rey

Après une fausse joie en raison de la fermeture du site pour cause de mauvaises conditions météorologiques, nous voilà en route pour plus de 7 kilomètres de randonnée à flanc de falaise sur l’ancien chemin le plus dangereux du monde.

Histoire du Caminito del Rey

Le Caminito del Rey a été construit entre 1901 et 1905, pour les besoins de la construction de deux barrages hydroélectriques. Le chemin est situé dans le parc naturel de Los Ardales, à environ 60 kilomètres de Malaga.

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Le paysage depuis le Caminito del Rey

En 1921, le roi Alphonse XIII est venu inaugurer le réservoir Conde del Guadalhorce en empruntant ce chemin, d’où son nom. Dès lors, il n’est plus utilisé ni entretenu, et se dégrade peu à peu. Les plaques de béton se désagrègent rendant le parcours d’autant plus périlleux et vertigineux.

L’état du Caminito del Rey n’a pas empêché plusieurs têtes brûlées de tenter l’expérience, au risque de leur vie puisque plusieurs accidents mortels y ont eu lieu. C’est pour cette raison que le chemin a été fermé en 2001. En 2010, sa restauration est décidée pour un budget de près de 10 millions d’euros. Il ouvre de nouveau au public le 17 mars 2015.

L’expérience

L’entrée coûte 10€. Le port d’un casque est obligatoire pour parcourir le Caminito, en cas de chute de pierres.

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Les falaises du Caminito del Rey

Première « surprise », le Caminito del Rey n’est pas qu’un parcours fait de passerelles suspendues dans le vide. Sur les 7 kilomètres de randonnée, il y a moins de 3 kilomètres de passerelles. Ce qui est plutôt un bon point pour les personnes ayant le vertige. D’autant plus que durant le parcours – sur les passerelles – il y a de nombreux endroits avec un sol dur, en béton, de quoi reprendre ses esprits.

Deuxième surprise, le site est réputé pour être accessible à tous depuis ses travaux de rénovation. En réalité, d’après nous, pas tellement. Il y a de nombreuses montées avec un sol pas très praticable (pierres, trous, etc.). Néanmoins, de nombreux enfants partent à la découverte du Caminito del Rey avec leurs parents.

Et enfin, dernière surprise, on nous annonce je ne sais combien d’heures de marche : on a terminé le parcours en moins de 2 heures en ayant pris le temps de manger entre-temps (parce qu’on allait quand même pas se laisser mourir de faim !).

À plus de 100 mètres du sol pour les passerelles les plus élevées, je m’attendais à avoir le vertige. Et bien non, même pas. Le parcours est agréable dans l’ensemble. La partie la plus impressionnante se trouve à la fin du Caminito del Rey avec le pont suspendu qu’il faut traverser. Rien d’insurmontable à mon sens !

Les travaux de restauration ont pris soin de conserver les vestiges de l’ancien chemin le plus dangereux du monde. Ainsi, on peut se rendre compte de l’état des anciennes installations !

Bilan

Le Caminito del Rey vaut la peine d’être fait ! Les paysages sont magnifiques, surtout si on a la chance de faire le parcours un jour ensoleillé. Néanmoins, il faut s’y prendre à l’avance pour avoir ses billets d’entrée. En effet, les week-ends sont pris d’assaut et le parc ferme les lundis (sauf exceptions).

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Le lac qui borde le Caminito del Rey

Le lac qui se trouve à proximité du Caminito del Rey vaut aussi le détour avec ses eaux turquoises. La baignade y est autorisée.